Le nom évocateur d’un hameau, “Grand Chemin”, la persistance d’une tradition situant une voie romaine dans ce secteur, sont des signes parmi d’autres qui disent que Gluiras ne veut pas oublier son passé.
Voie romaine ? Peut-être pas : mais il faut un peu bousculer la tradition quand il s’agit de rappeler que, dans le passé déjà, hommes et femmes de Gluiras luttaient. Le Grand chemin n’a peut-être pas vu passer les légions romaines de Jules César, mais il a été sûrement foulé par les Dragons du Roi.
La révolte des Cévennes, cette guerre populaire que fut l’épopée des “Camisards” est bien connue. Les insurrections du Vivarais, des Boutières en particulier, le sont moins.
En fait, la ferveur religieuse et un attachement profond au Protestantisme, permettaient bien souvent l’expression des souffrances et comme nous dirions à présent, des revendications de populations qui ne supportaient plus l’oppression.
Le “Grand Chemin” de Gluiras a probablement joué son rôle dans ces luttes. Dans la sueur et le sang on a fait construire aux paysans vivarois la route par où passeraient les troupes et les canons dont ils seraient les victimes.
En fait de “voie romaine”, celle qui passe à Gluiras est une “voie royale”, construite pour permettre aux Dragons de Louis XIV de venir “mater” la rébellion des paysans du Vivarais.