Pour l’atteindre vous prendrez la route de Chalan pour la quitter plus haut sur celle de Saint-Genest-Lachamp. Au sortie d’un tournant, déjà l’atmosphère change, c’est la lande.
A l’orée, s’ouvre l’horizon : une porte sur le plateau ardéchois. D’abord, une bâtisse accroche le regard, seule sur cette étendue, quelque peu austère, c’est le Besset.
Cependant, les prés qui nous tirent à droite à gauche, sont généreux. Ce ne sont pas des fleurs notoires de haute considération courante, ni massifs de roses, ni lys, ni tulipes. Mais, scabieuses, genêts, trèfles incarnats s’égayent, jusqu’aux graminées, beautés discrètes à l’extrême, pour l’œil attentif voire botaniste, qui s’appliquent à votre insu à teinter l’étendue ondulante.
C’est une flore champêtre d’une insolente et belle liberté, balayée parfois par un vent taquin ou plus incisif. Vent qui caresse ou emporte votre chapeau, il grise aussi. Ce maraud nous laisse deviner de solides burles d’hiver. Pour l’heure, printanière ou estivale, lorsqu’il arrête sa course, règne une chaude immobilité.
Et, pour ceux qui s’arrêtent un moment ou passent, puis poursuivent leur route, ils atteindront par là ce que l’on voit déjà : Gerbier des Joncs, Mont Mézenc, le plateau ardéchois commence. Au-delà, à Mézilhac, vous suivrez Aubenas puis Vallon ou le col de l’Escrinet puis le Coiron, rejoindrez les cascades du Ray-Pic ou les gorges de l’Ardèche… la route est ouverte.